Danse trajet

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Le projet Danse trajet est né d’un désir de remédiation d’une performance improvisée en danse contemporaine réalisée par Elise Legrand, à travers un parcours dans la ville de Sherbrooke. L’oeuvre vidéographique traduit le dialogue de l’interprète et chorégraphe avec l’environnement urbain. Ce projet interdisciplinaire met en évidence une volonté de dialoguer avec le lieu comme avec le spectateur. La vidéo originale, d’une durée de 47 minutes et 42 secondes, rend compte de la dérive de l’artiste à travers différents lieux et non-lieux de la ville appelant également des rencontres fortuites avec ses habitants. Tout au long de ses déplacements, l’interprète, par le biais de son corps, sa gestuelle et ses mouvements, révèle les potentialités de ces lieux en détournant les usages des infrastructures et la fonctionnalité du mobilier urbain. Cette chorégraphie urbaine et spontanée met en exergue les formes, les textures et les motifs de la ville. Le format de la projection propose une échelle réelle qui favorise une relation directe entre le spectateur et l’interprète. Le montage simple et sans artifice des plans séquences évoque la linéarité de la trajectoire. L’action se déroule à un rythme lent et appuie l’idée de durée et d’effort de l’interprète. Le tracé du parcours au sol représente symboliquement le site d’accueil de la performance. Pour quelques instants, l’installation vidéographique transporte le spectateur dans l’espace urbain. L’œuvre Danse trajet révèle une volonté de s’inscrire dans le réel. Les interventions artistiques réalisées à partir de la documentation (jeu d’échelle, durée, montage) tout comme sa mise en exposition modifient son statut, brouillant la frontière entre son rôle mémoriel et esthétique. En l’occurrence, l’usage singulier du dispositif d’exposition, qui est utilisé tel un médium, confère également aux documents une valeur artistique.